Page:Say - Petit volume contenant quelques aperçus des hommes et de la société, 1817.djvu/100

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On s’endurcit contre l’indifférence et l’injustice des hommes de même qu’on s’endurcit contre le froid. Mais le froid poussé trop loin cause la mort.


Quelle sotte, imparfaite, insuffisante morale que celle qui veut contrarier la nature de l’homme et des choses ! Le vrai moraliste est celui qui ne travaille pas contre nature. Le Créateur a donné à l’homme une incurable vanité ; voilà une chose de fait ; nous n’y pouvons rien. Si le moraliste cherche à rabaisser et à détruire cette vanité, elle se reproduira jusque dans les austérités du moine et du talapoin. Mais s’il arrange les choses de manière qu’on la place à bien remplir