Page:Say - Petit volume contenant quelques aperçus des hommes et de la société, 1817.djvu/128

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Une société qui connaîtrait ses vrais intérêts, ne distribuerait donc jamais son admiration, ses décorations, et ses récompenses, au courage militaire[1], mais au courage civil.


On peut connaître qu’une nation

  1. Quand un peuple ai besoin de la liberté et de l’indépendance, les milices ont toujours suffi pour la défense de son territoire. Sauf de très petites nations qui n’étaient que des peuplades, on ne s’est jamais rendu maître que des nations qui avaient déjà des maîtres ou qui n’étaient pas dignes de n’en pas avoir. Les armées régulières sont donc peu utiles aux nations, quoique fort utiles aux despotes ; et même celles qui ont été utiles aux nations, leur sont toujours devenues funestes aussitôt après, comme les armées grecques d’Alexandre, celle de César, celle de Cromwell, et d’autres plus modernes.