Page:Say - Petit volume contenant quelques aperçus des hommes et de la société, 1817.djvu/158

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Pour ne point sortir du vrai dans cette question, il me semble qu’il faut se réduire à cette considération : L’homme ne jouit que par l’exercice modéré de ses facultés ; or les facultés de chaque individu sont bornées à un petit nombre : nul n’a deux estomacs pour digérer : les plaisirs les plus délicieux ne peuvent se renouveller qu’un certain nombre de fois ; donc les moyens de jouir sont également bornés pour tout le monde.

Mais le nombre des facultés humaines, quoique nécessairement borné, est plus ou moins étendu selon les conditions, les caractères, les talens et le degré de civilisation où l’on est. Le judicieux emploi qu’on en fait les étend ; la culture