Page:Say - Traité d’économie politique, 1803, II.djvu/43

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sionne des frais de commission à chaque opération, indépendamment de l'intérêt payé. On sent qu'une semblable opération, lorsque c'est une banque qui prend ce papier à l'escompte, n'est qu'un moyen de lui emprunter à perpétuité, puisqu'on ne s'acquitte du premier emprunt qu'avec un second, et du second qu'avec un troisième, et ainsi de suite. L'inconvénient qui en résulte pour une banque, est de jeter dans la circulation une plus grande quantité de ses billets que n'en réclament les besoins de la circulation et l'état du crédit de la banque ; les billets ainsi empruntés ne servent pas à l'échange et au mouvement de valeurs réelles puisqu'il n'y en a point, dans ce cas-ci ; par conséquent ils reviennent sans cesse à la banque pour se faire rembourser. Aussi l'ancienne Caisse d'escompte de Paris, au tems où elle était bien administrée, se défendait autant qu'elle pouvait d'escompter du papier de circulation, de même que la Banque de France actuellement existante.

Le même inconvénient se présente lorsqu'une banque fait au gouvernement des avances perpétuelles ou même à long terme. C'est ce qui cause la détresse actuelle de la