Page:Say - Traité d’économie politique, 1803, II.djvu/52

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pas à donner pour rien une monnaie sans valeur intrinsèque à la vérité, mais qui peut servir à mille personnes à s'acquitter d'une valeur réelle qu'elles doivent ; et cette faculté peut avoir un effet très-prolongé, comme dans les baux à longs termes. Le papier-monnaie sert encore à acquitter une dette qui se renouvelle perpétuellement, c'est-à-dire les contributions publiques. Enfin on défend souvent sous les peines les plus graves, l'usage de la monnaie métallique, ou même de toute autre espèce de monnaie. Le besoin absolu de monnaie dans une société civilisée, donne alors au papier-monnaie une partie de la valeur que l'utilité de servir de monnaie, ajoute, suivant ce que nous avons vu (Chap. 3) au métal lui-même. Enfin on ordonne aux producteurs de ne point refuser une telle quantité de denrées, en échange d'une telle quantité de papier-monnaie ; ce qui à la vérité fait cesser presque entièrement plusieurs sortes de productions, mais ce qui donne au papier-monnaie une valeur proportionnée à la valeur des produits déjà existans.

Les peuples qui ont été forcés de livrer des guerres sans avoir pu amasser d'avance