Page:Say et Chailley-Bert - Nouveau dictionnaire d'économie politique, supplément.djvu/181

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


— 167 —


I AWCI.TT


les lies furent séparées de la Normamlii’ et rolouuos par le roi Jean-sansTcno, los grands propriétaires s’enfuircMit, et leurs pro- priétés furent ron(ls((uéos par lo roi. On a con- servé principali’iniMit le droit eoulumici’ nor- niaud ou français et les Anf,’lais trouvent ((uc la situation ressemble plus à celle (jui existe sous le Code Napoléon qu’à celle qui existe en An|. ;letorre. I.e fils aine conserve la mai- son et deux acres. I.e reste est partagé, les 3/5 aux tils y compris l’aîné, les 2/5 aux filles, une fille ne pouvant jamais recevoir plus •lue la part d’un (ils  ; mais le partage de la terre elle-même est le plus souvent évité sous un bon régime de rentes négociables. C’est le système anglais libre, sans les restes de la féodalilé  : le droit d’aînesse et la cou- tume des substitutions. Le résultat est une prospéritt! encore plus grande que celle de la tJrandc-Uretagne elle-même.

N.-C. FnEDEniKSEN.

EDEN(Sir Frederick Morton) 1766-1809. Il conçut de bonne heure le projet du grand ouvrage qu’il publia en 1797 surV État despau- ires en Angleterre et fut surtout poussé à l’entreprendre par le spectacle des souffran- ces causées par les chertés de 1794 et de 1795. Ne reculant devant aucune dépense, il étu- dia personnellement et à fond la population de plusieurs paroisses, s’adressa pour d’au- tres au clergé, à qui il soumettait un long questionnaire aux interrogations précises et nombreuses, et s’assura pour le reste les services d’un agent zélé et intelligent qui voyagea pendant plus d’une année à ses frais. Disciple d’Adam Smith, Eden déclare dans sa préface que « les choses abandonnées à elles-mêmes manquent rarement de trouver leur niveau convenable », mais il ajoute que « de parti pris il s’est abstenu d’une manière à peu près générale de tirer lui-même les conclusions des faits qu’il présente au pu-


blic». Peut-être est-ce cette réserve, coïnci- dant avec l’abondance des renseignements qu’il fournit sur son époque et sur les épo- (pies rapj)rochées, qui lui a valu le compli- ment de Karl .Marx déclarant que " seul de tous les disciples d’Adam Smith au xviii’"siè- cle, Eden a produit un ouvrage ayant ipiel- que valeur ».

Le moyen le plus sûr de faire apprécier l’im- portance du livre est encore de reproduire à peu près in extenso son titre, qui, suivant un usage plus fréquentaux siècles passés que de nos jours, détaille tout cequc le lecteur y trou- vera  ; ajoutons que l’auteur tient ses pro- messes. Ce titre, le voici  : De Vétat des pauvres ou histoire des classes laborieuses de l’Angle- terre àpartir de la conquête, où sont enparticii- lier considéras leur économie domestbiue en fait de nourriture, de vêtement, de chauffage et d’habitation et tes divers plans mis en avant pour l’Assistance des pauvres, avec des rapports pa- roissiaux sur l’administration des jnaisons de travail, des sochHca de secours mutuels... et un appendice donnaîit un tableau comparatif et chro- nologique des prix du travail, des denrées, ainsi que plusieurs documents originaux. Dans les Rapports paroissiaux {\o[. Il et III) se trouvent intercalés d’assez nombreuxbudgets ouvriers.

Eden est encore l’auteur de Porto Bello ou Projet d’embellissement du port de Londres, d’un Dénombrement estimatif des habitants de la Grande-Bretagne et de l’Irlande (1800), de Huit Lettres en faveur de lapaix (avec la France) et d’un Discours sur les droits maritinies de la Grande-Bretagne (1807). Président et l’un des fondateurs de la Compagnie d’assurances, Le Globe, il a également traité des questions d’assurances.

Bibliographie.

L’Histoire des pauvres a été traduite en partie dans Du- quesnoy, Recueil de mémoires sur les établissements d’hu- manité (t. Vil. 1790). Cabanis l’a analysée dans le Mercure français. M" 29, 30, 32. An VI.


FAWCETT (Henry) 1833-84  ; son père était originaire de Kirkby-Lonsdale dans le West- morcland, et s’était plus tard, établi comme drapier et agriculteur à Salisbury. Fawcett étudia d’abord les mathématiques à Cam- bridge  ; il devint aveugle en 1858, à la suite d’un accident de chasse dû à l’arme de son père. Après avoir publié son Traité d’économie politique, il fut élu professeur d’économie


politique à Cambridge, en 1863, contre des économistes plus considérables que lui, Léonard Courtney et H. D. .Maclcûd  ; il fut membre du Parlement depuis 1805 pour Brighton et Hackney.

Évidemment, .M. Fawcett a été une person- nalité considérable, sympathique et de beau- coup de caractère. Ce caractère se révéla non seulement par le courage avec lequel


FORÊ