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jamais un grand nombre de pailisans. La majorité des socialistes russes voyait dans la commune aj^raire lo reste d’un conimu- nisine passe et l’embryon d’un communisnic qui devait se généraliser dans l’avenir.

La propagande avait duré des années  ; des iiiilIitTs de pnijxujdudistcs avaient été arrêtés et la (jucstion restait toujours au même point. C’est alors qu’un nouveau programme d’action lut arrêté. Un grand nombre de ceux qui avaient été « dans le peuple » vou- lurent, tout en restant fidèles aux doctrines socialistes, modifier le caractère de la lutte par eux entrei)ri?e en raison de l’absence de parti ouvrier et engager temporairement une lutte sans merci contre l’ad^solutisme impérial.

5. Le terrorisme.

Après l’attentat de Vera Zassoulitch, et l’émotion produite par le procès des 193, le gouvernement se vit obligé de recourir à des mesures plus rigoureuses encore, d’intro- duire d’importantes modifications dans l’administration des provinces, de restreindre déplus en [dus la publicité des procès poli- tiques, enfin, de recourir aux exécutions capitales. Les procès politiques furent retirés il la juridiction du jury et soumis à celle d’une commission spéciale.

Au terrorisme gouvernemental, les socia- listes opposèrent, avec une violence inouïe, le terrorisme révolutionnaire. En 1878, les exécutions et les attentats se succèdent  ; du 14/2 août 1878 au 13/1 mars 1881, on compte vingt-deux exécutions capitales, tandis que quatre victimes tombèrent sous les coups terroristes.

Les forces socialistes et révolutionnaires ne se trouvaient pas organisées  ; il n’y avait aucun lieu rattachant les uns aux autres, les nombreux groupes qui s’étaient formés. Le parti de la « Terre cl Liberté », composé des révolutionnaires les plus avancés, résolut d’organiser les forces révolutionnaires et d’en opérer la centralisation. Ces questions d’organisation furent débattues au cornjrès de Woronej (1879). Quelt[ue3 jours auparavant les membres les plus influents du parti s’étaient réunis à Lipetzk, et avaient créé une association nouvelle  : « La volonté du peuple ». Le programme apporté à Woronej fut loin de réunir l’unanimité des voix elles dissidents lui opposèrent un programme fédéraliste qui devint celui de l’association du « Partiiijc noir ». La fraction du « Partage noir » réprouva, avec vigueur, la politique terroriste, prétendant que la Russie ne devait pas suivre une autre voie, dans la propagande socialiste, que les autres peuples d’Europe,

SUPPLÉJIENT.


et désireux de vulgariser les théories so- cialistes, le nouveau parti traduisit en langue russe les travaux des principaux socialistes étrangers.

La Volonté du peuple, au contraire, aban- donna la politique fédéraliste, l’organisation |)ar groupes qu’avaient suivie les disciples de Malvouuine et du socialiste Lawrow. Sous l’inlluence de Gclinifjow, KtlialtchlctU, Tiklio- iiiiroïc, Sophie l’éroivsky, Marie Achanine et surtout de Mickaïlow fut organisé un Comité cnrutif. Les chefs du parti veulent em- ployer tous les moyens dans leur lutte contre le tzarisme. Pour eux, comme pour Bakou- nine, la révolution sanctifie tout, mais là s’arrête leur ressemblance avec le célèbre anarchiste, car ils ne considèrent le terro- risme que comme une triste nécessité et veulent que l’application des théories dont l’étude des socialistes allemands leur a révélé l’existence, soit faite après la ruine de la société actuelle. Dans une proclamation du 20 août 1879 le comité exécutif condam- nait à mort l’empereur Alexandre II. Bientôt commence une série d’attentats dirigés contre le tzar  ; tantôt on essaie de faire sauter le train impérial, tantôt on veut détruire par l’explosion le Palais d’Hiver (attentat de Klioltourine). Les 13/1 mars 1881, Alexandre II tombait sous les coups de ses implacables ennemis  : Sophie Perowsky avait été Torga- nisatrise la plus zélée de ce complot  : elle tut pendue ainsi que (jeliaibow, Kibaltchicth, tan- dis que Michaïlow fut enfermé dans la for- teresse de Schlusselburg.

La catastrophe du 13/1 mars ne trouva les libéraux nullement préparés pour exercer une pression sur le nouveau gouvernement déconcerté au premier moment et, alors, capable d’obéir à leur impulsion. Les terro- ristes ne pouvaient soulever le pays qui ré- prouvait cette guerre sauvage et sans merci  ; ils étaient en trop petit nombre pour exercer une action quelconque sur le gouvernement. Les réactionnaires profitèrent du désarroi de  :«  premiers jours pour faire rejeter le plan de réformes qui, paralt-il, était préparé pour la signature d’Alexandre III. Vainement les socialistes firent appel au tzar  ; les réformes projetées furent laissées de côté, celles dont la réalisation se faisait jour eurent le même sort. Tels furent les résultats de la politique terroriste.

Les terroristes se virent alors dans lim- possibilité, traqués qu’ils étaient par la police, de conserver en Russie la presse clandestine dont l’inlluence avait été si grautle. Dès lors, de nombreux journaux socialistes et révolutionnaires parurent à l’étranger dont le plus influent fut le <c Mes-


NIHILISME