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(]uc l’on vcihI iiuhiio parfijis los paysans, ce (jui rappelle les l’oniies usitées dans rKiiropt  ; oricnlalc. Là, en ell’ct, les pruvinecs halliipies, niaiiili’iiHiit russes, suivent le S3stèniej ;i’néral de l’Allemagne du Nord-Kst, tandis que la l’inlande possède la coniplile liberté Scandi- nave. Kn l’olof ;nc, Vtidscriptio ijlchn- devient générale en 1406 et l.")2U et absolue en lîl".’}  ; alors les paysans sont simplement dé- clarés propriété des seigneurs et leur état est si abaissé que le meurtre même d’un serf n’est i)uni (jue de ([uebiues centaines de francs d’amende. Vax pratiipie, avant la pé- riode de la di’cadence polonaise, la dépen- dance ne semble jamais avoir été très pénible, et jamais notamment, il n’y était question de vendre les scrl’s en dehors de la terre.

La question la plus importante est celle de l’origine du servage russe. On a intérêt à retenir les paysans sur les terres alors que la retraite des Mongols et la conquête des Khanats de Kasan et d’Astrachan ouvrent de nouveaux champs de colonisation. On connaît des cas antérieurs de dépendance et, dès les xni" et xiV siècles, des paysans libres sont allés s’établir sur des terres seigneuriales par suite du manque de terres. Mais on a au- jourd’hui victorieusement prouvé que le ser- vage moderne ne s’est développé, avec le »?iu’ ou la commune sous la forme communiste, avec redistribution périodique entre toutes les âmes, qu’à la suite de l’imposition écra- sante (jui a eu lieu au xvi’’ siècle et spécia- lementà la suite des décrets de Boris Godunov delo".’2à 1607et dudéveloppement postérieur jusqu’à la capilation de Pierre le (îrand en 1720. L’impératrice Catherine a encore ajouté au nombre des serfs 800000 individus, l’empereur Paul 000 000, dans les régions nouvelles de l’empire. L’institution s’est déve- loppée après la période mongole, avec tout le système de gouvernement et avec la dépendance dans laquelle se trouvaient les propriétaires eux-mêmes. L’obligation de rester dans le mir est un nouvel esclavage qui entrave encore aujourd’hui le progrès du peuple russe (V. le présent article, § 12).

9. Dernière classe.

La dernière classe ou possesseurs de peti- tes terres au-dessous de la ferme ordinaire et de la communauté de village ou simples ouvriers, est encore plus difficile à suivre dans ses vicissitudes  ; elle a si peu attiré les regards que parfois, même dans des temps relativement modernes, on ne dit rien de ses possessions, et bien peu de choses seulement de sa situation. Les anciens esclaves ou serfs sont, en général, élevés jusqu’à la classe des paysans, du viii*^ au xif* siècle, en même


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li-mps que la partie de celle-ci «[ui comjjronait des iiomnies autrefois libres est souvent abaissée, l’in- partie continue de cultiver les Irrn.’S des autres, ou à titre de serviteurs ou en possédant, en même temps, des terres qu’ils cultivent ]M)ur eux-mêmes  ; mais il est évident qui’ leur nombre et leurs relations doivent varier d’ajjrès toute la situation agri- cole, suivant que le pays est principalement distribué en grandes fermes ou en petites exploitations qui peuvent être cultivées par b  ; possesseur lui-même, etd’après le dévelo|)pi,’- mcnt de l’agriculture, suivant la composition de la société. Parfois tous les paysans, en même temps qu’ils cultivent leurs propiea fermes, deviennent une sorte de serviteurs établis cultivant aussi la grande ferme doma- niale. Le développement peutêtresi minime, la pauvreté si grande, qu’on conserve cette forme non seulement pour avoir du travail, mais aussi parce que la corvée est la seule manière pour le propriétaire d’avoir une rente de sa terre et pour l’État d’avoir un impôt.

Même sans la corvée, la situation gé- nérale peut être telle, dans certaines parties de la Russie, avec ses communes demi-com- munistes, ou dans l’Irlande occidentale, par exemple, que tous les paysans ne se trouvent guère à un niveau plus élevé que celui des ouvriers agricoles en d’autres pays, comme la Grande-Bretagne. L’existence d’une forte classe rurale moyenne exerce d’ordinaire aussi une grande influence sur l’élat de ceux mêmes qui sont au-dessous d’elle et travaillent pour les autres  ; leur culture et leur moralité sont plus hautes, et ils ont plus d’espoir de pouvoir s’élever, là surtout où la législation n’a pas empêché le morcelle- ment  ; il leur est plus facile de trouver de petites terres.

On compare, par exemple, la situation des Hdusleren ou ouvriers possesseurs de terres, dans le nord-ouest de l’Allemagne, à celle des ouvriers sans terres dans l’est. L’existence des petites exploitations, ou comme seuls moyens de subsistance ou comme possessions des ouvriers, est un trait parti- culier de développement tout moderne. En Danemark, par exemjile, la grande masse des petites exploitations, les Husc, maisons, diffé- rentes des Gaardc, fermes, a été établie après l’émancipation des paysans et à l’heure actuelle se développe encore grandement  ; mais la situation de la classe qui les possède est décidément meilleure que ne l’était celle des paysans ou possesseurs de fermes moyennes au milieu du dernier siècle.

Il y a eu de petites exploitations dès le temps des communautés de village, dans la Basse- Saxe, par exemple, IcsKothhôfe ou Kolhereicn et


RURALES (