Page:Sayous - Jésus-Christ d’après Mahomet.djvu/14

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raires et dogmatiques sur lesquelles reviendront les chapitres suivants.

Nous devons, avant tout, distinguer trois Arabies très-différentes, et dont la troisième seulement a eu un développement véritablement national : l’Arabie du Nord ; l’Arabie du Sud ; l’Arabie intermédiaire, c’est-à-dire le Nedjed, et le Hedjâz avec la Mecque, son centre religieux. Cette dernière a été la patrie de Mahomet, elle est donc la plus essentielle à étudier ; toutefois les courses rapides, le commerce, les guerres même de tribu à tribu amenaient des rapprochements d’idées, et contrebalançaient les résultats d’un manque complet de centralisation politique. L’Arabie Pétrée et l’Arabie Heureuse, comme on les a longtemps appelées en Europe, ont dû exercer, et ont exercé en effet, une influence religieuse assez directe sur l’Arabie vraiment arabe qui a donné naissance au Prophète, et qui déjà avant lui possédait le sanctuaire vénéré de la Kaaba. Nous devons donc nous occuper d’abord de l’extrémité septentrionale et de l’extrémité méridionale de la Péninsule, et ce que nous en aurons dit s’appliquera en grande partie à ce que nous dirons en terminant du milieu natal de Mahomet.

La Nabathée, le Hauran, les autres contrées du Nord étaient bien l’une des régions du monde que traversaient le plus grand nombre de courants religieux. Elles étaient comme le rendez-vous ou le carrefour de l’Égypte de la Syrie et de la Perse, des trois pays dont étaient sorties non seulement les grandes religions, mais les principales sectes des grandes religions. Surtout depuis les grandes querelles christologiques de l’Empire d’Orient, et depuis les crises fréquentes de la religion de Zoroastre, l’Arabie