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CHAPITRE II.

LES SOURCES DES NOTIONS CHRÉTIENNES
DE MAHOMET.

Après nous être rendus compte du milieu d’idées chrétiennes, milieu bizarre et compliqué, que le prophète trouvait en naissant, nous pouvons aborder la recherche des sources même où Mahomet, dans son éducation personnelle, a dû puiser : question d’autant plus difficile que les traditionnistes et les théologiens musulmans, loin de l’éclaircir comme ils en éclaircissent d’autres ne font qu’embrouiller celle-là. Cherchons avec le plus d’ordre possible, et d’abord demandons-nous si cette information, quelle qu’en fût d’ailleurs la méthode, provenait de documents scripturaires, canoniques ou apocryphes.

Nous disons : quelle qu’en fût d’ailleurs la méthode. En effet Mahomet déclare, avec une intention évidente, qu’il est un prophète oummi, illettré, n’ayant pas lu de livre et ne sachant pas écrire une ligne[1]. C’était même un des moyens les plus habiles de sa politique, car ses paroles prenaient d’autant plus facilement un caractère révélé et miraculeux. Mais il a eu de bonne heure des secrétaires dévoués et intelligents. Si ces secrétaires, ou celui

  1. Sour. VII, v. 156, 158 — LXII, 2 — XXIX, 47.