Page:Sayous - Jésus-Christ d’après Mahomet.djvu/90

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CONCLUSION.


Au terme de cette étude, qui a permis d’apprécier le mélange de respect, d’ignorance et de mauvaise foi avec lequel Mahomet et les Musulmans ont exploré et exploité le christianisme, une question se présente et réclame une solution : l’Islamisme, à le bien prendre, ne serait-il pas une branche excentrique, différente d’aspect, mais enfin une branche du christianisme, ou faut-il continuer à l’envisager comme une religion à part ?

Des savants très-compétents, et très-attachés au christianisme positif, ont à différentes époques, regardé le mahométisme comme une hérésie chrétienne. Jean Damascène classe l’erreur des « Ismaélites » sous le numéro 101, dans son musée d’hérésies : d’après lui, le faux prophète, ayant trouvé l’ancien et le nouveau testaments, produisit une hérésie spéciale, voisine de celle d’Arius[1]. Il est impossible de ne pas prendre au sérieux cette appréciation d’un éminent docteur de l’Église orientale, qui a vécu au milieu des Musulmans, et qui, à la suite du passage que nous venons de citer, a donné une analyse exacte de la doctrine

  1. Ψευδοπϱοφήτης […] Μαμέδ ἐπονομαζόμενος, ὅς τῇ τε παλαιᾷ ϰαὶ νέᾳ διαϑήϰῃ πεϱιτυχὼν, ὁμοίως δῆϑεν Άϱειανῷ πϱοσομιλήσας μοναχῷ, ἰδίαν αυνεστήσατο αἳϱεσιν (p. 110 et s. de l’éd. Lequien).