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MÉMOIRES D’UN CROCODILE.

le jardin, gagnai la rivière, et m’abandonnai au courant. C’est ainsi que je suis arrivé au Havre.

« Mon isolement a été cause de tous mes malheurs, car si je m’étais créé une famille, peut-être en aurais-je été secouru à l’heure du danger, et je ne serais pas aujourd’hui solitaire exilé, et réduit pour toute nourriture à des mollusques indigestes…

« La marée est basse… plusieurs matelots se sont arrêtés sur le quai, et tournent les yeux de mon côté… Ô Mahomet, protège-moi !… »


E. de La Bédollierre