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GUIDE-ÂNE

clamés savants et illustres par tant de monde, qu’ils eurent trop de complices pour jamais être autre chose que des savants du premier ordre. L’épreuve du beau travail de Marmus fut envoyée au baron Cerceau. L’Académie des sciences trouva dès lors l’affaire si grave qu’aucun académicien n’osait donner un avis.

— Il faut voir, il faut attendre, disait-on.

M. Salteinbeck, le savant belge, avait pris la poste. M. Vos-man-Betten de Hollande, et l’illustre Fabricius Gobtoussell étaient en route pour voir ce fameux Zèbre, ainsi que sir Fairnight. Le jeune et ardent disciple de la doctrine de l’Unité zoologique travaillait à un mémoire dont les conclusions étaient terribles contre les formules de Cerceau.

Déjà, dans la botanique, un parti se formait, qui tenait pour l’unité de composition des plantes. L’illustre professeur de Candolle, le non moins illustre de Mirbel, éclairés par les audacieux travaux de M. Dutrochet, hésitaient encore par pure condescendance pour l’autorité de Cerceau. L’opinion d’une parité de composition chez les produits de la botanique et chez ceux de la zoologie gagnait du terrain. Cerceau décida le ministre à visiter le Zèbre. Je marchais alors au gré de mes maîtres. Le charlatan m’avait fait une queue de vache, et mes bandes jaunes et noires me donnaient une parfaite ressemblance avec une guérite autrichienne.

— C’est étonnant, dit le ministre en me voyant me