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PROLOGUE.

caractère d’Ambassadeurs, et s’entendit sans peine avec eux. Il obtint du Renard, sur les mœurs et coutumes de la race animale, quelques renseignements pleins de malice dont il compte tirer bon parti.

Il fut décidé que, pour faire preuve d’impartialité, on consentirait à ne pas représenter uniquement les Animaux, et qu’on accorderait à l’Homme lui-même une petite place dans cette publication.

Pour obtenir cette concession, M. Grandville laissa entendre que la différence entre l’Homme et l’Animal n’était pas si grande que messieurs les Ambassadeurs semblaient le penser, et que d’ailleurs les Animaux ne pourraient que gagner à la comparaison. Après quelques difficultés que la politesse et la modestie leur commandaient, messieurs les Ambassadeurs convinrent du fait, et tombèrent d’accord sur ce point comme sur tous les autres.

La lenteur est de bon goût chez des ambassadeurs. Leurs Excellences montèrent donc en fiacre et rentrèrent dans Paris. À la barrière, un des commis de l’octroi, fort mauvais naturaliste, ayant pris, à la première vue, le Sanglier pour un Cochon, prétendit lui faire payer des droits d’entrée, et n’en reçut qu’un coup de boutoir. Ils descendirent rue de Seine, no 55.

Messieurs les Députés furent charmés du bon accueil qu’ils reçurent de leurs éditeurs.

Ceux-ci, flattés que la Race Animale, dont ils ont toujours fait grand cas, eût songé à eux pour une publication