Page:Scènes de la vie privée et publique des animaux, tome 2.djvu/37

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

faire autant‘? N’est-—ce pas grâce à nous que vous avez com-

mencé à valoir quelque chose?

Le neveu du Jardin des Plantes, un vénérable Barres, dont nous aimons la personne et dont nous estimons le

caractère, sans partager cependant toutes ses opinions, prit alors la parole et répondit en ces termes au discours

du BISON, son cousin :

« Mes enfants, dit le vieillard, je suis le plus vieil esclave de ce

‘jardin. J'ai le triste honneur (l'être votre doyen, et, des jours si

éloignés de ma jeunesse, je me souviendrais à peine, si l'on pouvait oublier qu'on a été libre, si peu libre qu'on ait été. llÎes enfants, c'est en vain que trente ans d'esclavage pèsent sur rues vieilles (quintes : quel que soit mon âge, je me sens rajeunir à la pensée, que le jour de la liberté viendra. e»

— Braves prolongés. —

«a Je jnlrle de votre litierte, mes enfants. cl non de la mienne, tsar mes yeux se formeront avant que le soleil ait éclairé un jour si beau : esclave j'ai vécu, esclave je mourrai!

n Non! non! sHÉcria-t-ou de tous côtés, vous ne mourrai‘. point! a —

«Mes bons amis, reprit le vieillard, il ne serait pas en votre jmuvoir d'ajouter une heure à ma vie. Mais qu'importe? ce n'est pas de ceux qui partent, c'est de ceux qui restent qu‘il faut s'in- quiéter; ce n'est pas la liberté d'un seul ou de quelques-uns, c'est la liberté de tous qui ufest altère, et c'est au nom de cette précieuse liberté de lotis que je vous conjure (le reslorunis, ..

— [tumeur en sens divers. -—