Page:Scènes de la vie privée et publique des animaux, tome 2.djvu/97

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Vers la f‍in du repas, on vint à bout de sïägayer au moyen . d’nne fontaine défoncée, etchacun put non-seulement se désaltérer, mais encore se mettre en pointe de gaieté.

La joie est communicative, et bientôt il n’y eut plus moyen de l'arrêter. Tonte af‍laire ressente , on résolut de se divertir. -— C’était un parti pris. — Il fut convenu qu’on nbbéiraît plnsà personne, qu’on dirait tout ce qu’on voudrait, et qu’on ne penserait plus à rien. On en avait assez des intérêts de la nation future, de la politique future et de la rédaction future, et on ne voulait plus que rire et chanter. — On sïégosilla; —— et le repas se termina comme tous les repas où l'on se propose de changer la facec de Funivers: — on s’endormit.

Le lendemain et les jours suivants, les convives s'a- perçoivent que l'univers n’a pas bougé, que ce n’est ni en buvant ni en mangeant qu’on lui imprime une autre direction, et qu’il faut recommencer à vivre comme de- vant, —- ce qui n'est pas toujours atlssi facile qu’on se l'imagine.

C'était du moins Paris de Monseigneur le Banane. Il se réveillait avec une espèce de couronne sur la tête, et quoi- qu'il s’en fût coiffé lui-même en s’appropriant ce mol célèbre : a Gare ‘a qui la touche! n je crois qirintérienre- ment il donnait quelques regrets à son simple bonnet du coton. La journée de la veille Favait un peu dégoûté des grandeurs, et il s’cn souvenait comme d'une rude jour-