Page:Schœlcher - Le procès de Marie-Galante, 1851.djvu/8

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dit ailleurs notre opinion à son égard[1]. Nous nous bornerons à constater qu’avant son arrivée, la colonie jouissait d’une tranquillité qui n’avait pas été interrompue depuis l’émancipation, et que partent où il passa, à la Gabarre, à Sainte-Rose, au Lamentin, à Port-Louis, ses paroles soulevèrent des collisions et provoquèrent de graves désordres. Marie-Galante, connue par la violence de ses antipathies de castes, Marie-Galante, la Corse des Antilles, comme l’appelait un des défenseurs des accusés, n’avait pas besoin de sa présence pour être également agitée ; ses patronnés y pourvurent.

Pour apprécier le caractère de cette inqualifiable propagande, il suffit de citer les paroles de M. Vernhette, parlant au nom du bureau chargé de la vérification des élections de la Guadeloupe. Dans la séance du 17 octobre 1849, tout en concluant à l’invalidation, ce rapporteur disait : « Nous sommes demeurés convaincus que le voyage de M. Bissette à la Guadeloupe avait été en lui-même un événement malheureux. »

Malgré tout, M. Perrinon et M. Schoelcher obtinrent 14, 000 voix sur 18, 000 votants. Les ennemis du nouveau régime colonial durent éprouver d’autant plus de colère de leur défaite qu’ils se croyaient mieux assurés de la victoire.

Tel était l’état des choses quand se produisit la conflagration de Marie-Galante.

Examinons les moyens employés par la réaction pour tirer parti des désordres.


  1. La vérité aux ouvriers et cultivateurs de la Martinique.