Page:Schelle - Le Docteur Quesnay.djvu/88

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bles de faire des Dissertations sur les vices des humeurs et qui ne laissent pas d’être de très mauvais chirurgiens. »

Un autre docteur, Bouillhac, premier médecin du Dauphin et de Mesdames, lança à Quesnay le même reproche d’inhabileté professionnelle.

À cette époque, intervint dans la lutte un nouveau champion, La Mettrie, docteur de Leyde, que ses opinions matérialistes feront bientôt persécuter. Il venait, après Astruc, de publier un traité De Veneris morbis[1]. Tout d’abord les deux auteurs s’étaient fait des compliments ; ils s’étaient ensuite divisés. Alors La Mettrie se mit à attaquer son confrère et avec lui toute la Faculté de Paris. Dans un pamphlet que le Parlement condamna au feu, La politique du médecin de Machiavel, et dont Voltaire a dit que c’était le livre d’un enragé et d’un malhonnête homme[2], il griffa les médecins avec autant de verve que de méchanceté, non sans égratigner, en passant, quelques chirurgiens. Toutes les célébrités médicales y passèrent,

  1. 1739.
  2. Lettre à Richelieu, 27 janvier 1752.