Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/126

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on reconnaît que dans l’extension, la ligue répond à l’idée générale dans la pensée ; d’abord, parce qu’elle est infinie considérée en elle-même et qu’elle ne renferme en elle aucune base du fini ; ensuite, parce qu’elle est l’acte de séparation le plus pur et le plus élevé de la totalité de l’espace et l’âme détentes les figures. C’est par cette raison que les géomètres, incapables de la faire naître de la totalité, la postulent, pour indiquer par là qu’elle est bien plutôt un acte qu’un être.

Or, cet acte d’isolement est en même temps ce qui trouble l’unité universelle ; par lui, tout se particularise en sortant de l’absolu où rien ne se distingue ; car, dans cet acte, l’unité étant relative et opposée à la particularité, l’on ne saurait voir en elle l’unité absolue, mais seulement l’égalité relative du sujet et de l’objet. L’expression de l’unité relative, dans la chose, c’est la force de cohésion par laquelle celle-ci devient une avec elle-même. C’est ainsi que nous voyons, par égalité relative, le fer s’attacher à l’aimant, et chaque chose s’allier à ce qui a pour elle le plus d’affinité,