Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/157

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l’être, s’y trouve aussi exprimée ; car ici la forme, c’est la substance, et la substance la forme, toutes deux inséparables. Or, plus une chose est isolée, plus elle persévère dans son isolement, et plus aussi elle se sépare de l’idée éternelle de toutes choses, idée qui se projette dans la lumière extérieure, comme l’infini dans le temps ; mais cette chose elle-même appartient à ce qui n’est pas. ; c’est-à-dire à ce qui est le fondement de l’existence, à l’antique nuit, la mère de toutes choses. La lumière que nous voyons avec les yeux du corps n’est pas l’indifférence même de la pensée et de l’être considérée en soi, mais seulement, en tant qu’elle se rapporte à une différence comme celle de la terre ou d’une autre sphère. Ainsi, plus un corps terrestre se sépare de la totalité de la terre, plus il est nécessairement opaque, et moins, au contraire, le degré de séparation est grand, plus le corps est diaphane.

Quant au degré de l’animation, je dis qu’une chose est animée selon qu’elle a en soi le temps et la lumière.