Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/166

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tant isolément ; c’est pourquoi l’âme est tout aussi peu quelque chose en soi que le corps, puisque l’un n’est temporel que par l’autre ; l’unité de l’un et de l’autre n’existe en soi que dans l’Être non soumis à la durée ; dans cette nature bienheureuse où la possibilité n’est point séparée de la réalité, ni la pensée de l’être, dans le type modèle enfin qui est incréé et véritablement impérissable. Car ni l’âme qui se rapporte immédiatement au corps n’est immortelle, puisque celui-ci ne l’est point, et qu’en général l’existence de l’âme n’est appréciable que par la durée et ne se détermine qu’autant que le corps existe, ni même l’âme de l’âme qui se rapporte exactement à l’âme individuelle, comme cette dernière se rapporte au corps. De plus, l’âme n’existant que par son contraire relatif avec le corps, et n’étant ainsi rien en soi, n’apparaît que parle contraire ; par conséquent, elle n’est destinée à l’existence qu’en tant qu’elle est l’idée générale d’un être particulier ; et cela, non par une réunion quelconque avec la chose, mais par sa nature finie en vertu de laquelle la possibilité qui, en Dieu, s’unit à la réa-