Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/188

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est le réel véritable, représente cette unité même ; mais ce qui, en lui, a pour base le contraire de l’idéal et du réel, n’est qu’une définition idéale du réel. Ainsi, tu ne saurais trouver nulle part un réel pur en opposition avec un idéal ; quant à l’acte de la perception en particulier, pour te convaincre qu’à chaque perception, quelle qu’elle soit, tu établis une unité de la pensée et de l’être, tu n’as qu’à te demander à toi-même ce que tu perçois réellement, à la vue d’un triangle, d’un cercle, ou d’une plante ? Sans doute, l’idée du triangle, celle du cercle ou celle de la plante ; et tu ne perçois jamais autre chose que des idées générales. La raison qui fait que tu nommes perception ce qui, en soi, est une idée ou un mode de la pensée, vient de ce que tu établis une pensée dans un étre ; mais ce par quoi tu l’établis ne saurait être, à son tour, ni une pensée, ni un être, mais bien ce en quoi on ne peut les distinguer. L’égalité absolue de la pensée et de l’être dans la perception, est la base sur laquelle repose l’évidence de la perception géométrique. Mais, dans toute perception, ce