Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/217

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naissance absolue, quoiqu’elle soit éternellement en Dieu, et Dieu lui-même, ne saurait, cependant, être activité ; car, l’âme et le corps, l’activité ainsi que l’être, sont les formes mêmes de Dieu, qui ne sont point en lui, mais au-dessous de lui ; et de même que l’essence de l’absolu, reflétée dans l’être, forme le corps infini, de même aussi elle produit par son reflet dans la pensée, ou dans l’activité, la connaissance infinie, l’âme infinie du monde ; mais dans l’absolu, l’activité ne peut se comporter comme activité, ni l’être comme être.

Celui donc qui trouverait une expression pour désigner une activité aussi calme que le repos le plus profond, et pour marquer un repos aussi actif que l’activité la plus grande, définirait en quelque sorte la nature de Dieu.

Mais il ne suffit point de connaître le fini, l’infini et l’éternel dans le réel, aussi bien que dans l’idéal ; jamais on n’apercevra la vérité en soi que dans l’éternel. Or, en séparant le monde qui représente l’essence entière de l’absolu dans le fini, du monde qui est l’expression de cette