Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/225

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thode, celle qui conclut de l’effet à la cause ; après avoir simplement jugé la raison subordonnée à l’entendement, ils croient avoir prouvé que la raison en soi ne conduit inévitablement qu’à de fausses conséquences, en nous égarant dans de vaines contradictions ; alors, dans l’effroi que leur cause la raison, ils se croient autorisés à faire eux-mêmes ce qu’ils nomment la philosophie. Quelquefois, il est vrai, ils ont bien la velléité de franchir les bornes qu’ils se sont posées ; mais alors ils ne redoutent rien tant que l’absolu, que la connaissance catégorique et apodictique. Ils ne sauraient faire un pas sans partir du fini, concluant au hasard, sans s’inquiéter s’ils arriveront à quelque chose qui puisse être en soi et par soi-même. S’ils établissent un principe absolu, c’est toujours et nécessairement avec un contraire, afin qu’il cesse d’être absolu ; tandis qu’entre celui-ci et le contraire, il ne saurait jamais y avoir d’autre rapport que celui de la cause et de l’effet, et c’est ainsi que, sous toutes les formes, se retrouve sans cesse la même méthode, la même tendance à re-