Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/237

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tier, parfait, que la réalité est en lui conforme à la possibilité, que, nulle part, il ne renferme un défaut, un vice, il ne saurait non plus y avoir aucune cause qui puisse l’arracher à son immortel repos. Il est, il vit toujours égal à soi, toujours immuable. L’activité et le mouvement n’existant que sous le point de vue des êtres particuliers ; et ne faisant, pour ainsi dire, que continuer cet être absolu, découlent immédiatement de la source même de son profond repos. Cet être absolu ne peut se mouvoir dans le temps ni dans l’espace ; car l’espace et le temps sont en Lui ; il ne se trouve donc compris ni dans l’un ni dans l’autre ; de même, sa forme intime ne saurait varier ; car le changement, ainsi que le plus ou le moins de perfection des formes, n’a réellement lieu que dans notre manière de voir ; mais si nous étions capables d’embrasser toutes choses d’un seul regard, alors nos yeux ravis et comme enivrés jouiraient d’une perspective toujours égale, toujours immuable, avec ses reflets infinis et sa lumière pure.

Quant à cette vicissitude qui accompagne l’Im-