Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/26

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Anselme.

Par le même motif tu ne placeras point la vérité dans une connaissance qui serait le produit immédiat des affections du corps, ou qui s’y rapporterait immédiatement ?

Alexandre.

Impossible, puisque je sais que de telles connaissances sont soumises aux conditions du temps, de même que les choses qu’elles ont pour objet

Anselme.

Tu mettras aussi en dehors de la vérité toute connaissance confuse, peu claire, incomplète ?

Alexandre.

Oui, certainement ; car une telle connaissance a toujours son origine dans les sens et les affections du corps.

Anselme.

Supposons, maintenant une certitude durable il est vrai, mais secondaire, et n’ayant de valeur que sous un point de vue humain, ou tout autre qui n’est pas le point de vue suprême, lui donnerais-tu le nom sublime de vérité ?