Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/276

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tière universelle et première, comment sont-elles réunies, indivises, différentes, et néanmoins ne font qu’une seule et même chose ? Nous devons chercher à résoudre ce problème ; p. 282, 283.

» L’entière possibilité de l’existence des choses ne saurait précéder leur existence réelle, ni subsister après elle en aucune manière. S’il pouvait y avoir une entière possibilité d’être réellement, sans existence réelle, alors les choses se créeraient elles-mêmes ; alors elles existeraient avant d’être.

» Le principe premier, étant le plus parfait, renferme en soi toute existence ; il peut être tout, donc il est tout. Ainsi, la force active, comme tous les degrés de la puissance, la possibilité, comme la réalité, ne sont en lui qu’une seule et même chose, inséparable, indivise. Il n’en est pas de même des autres choses, qui peuvent être ou ne pas être, et se trouver déterminées d’une manière ou d’une autre. L’homme, à chaque instant de sa vie, peut être ce qu’il est dans un moment donné, mais non pas ce qu’il pourrait être au point de vue de la substance. Un seul est tout ce qu’il peut être, et celui-là renferme dans son existence toute autre existence ; p. 284.

» L’univers, la nature incréée, est également et à la fois, tout ce qu’elle peut être dans le fait, parce qu’elle comprend toute la matière, ainsi que la forme éternelle, invariable de toutes les formes diverses.