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Alexandre.

Volontiers.

Anselme.

Eh bien ! continuons à étudier la différence qui existe entre la connaissance temporelle et la connaissance éternelle. Penses-tu que ce que nous appelons erreur , mal, imperfection, etc., existe réellement, ou bien tout cela n’est-il que par rapport à notre manière de voir ?

Alexandre.

Je ne saurais m’imaginer que l’imperfection d’un ouvrage humain, quel qu’il soit, n’ait pas réellement lieu par rapport à cet ouvrage, ni que ce que nous sommes forcés d’appeler erreur ne le soit pas réellement en soi ?

Anselme.

Ne perds pas de vue, cher ami, le sens de la question. Je ne parle point ici de ce qu’une œuvre est en soi, prise à part, et séparée du tout ; ainsi, de ce qu’au lieu de la perfection, elle ne nous offre que des défauts, de ce qu’un axiome, au lieu de conséquences vraies, n’en présente que de