Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/53

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connaît pas le principe divin qui l’inspire, doit nécessairement nous apparaître plutôt comme profane que comme initié. Quoiqu’il ne se rende pas compte de ce qui se passe en lui-même, il ne révèle pas moins, sans le savoir, à ceux qui le comprennent, les secrets les plus cachés, c’est-à-dire l’unité de l’être naturel et divin, et nous découvre ainsi l’intérieur de cette bienheureuse nature qui n’admet point de contraires. C’est par cette raison que déjà, dans l’antiquité la plus reculée, les poëtes furent révérés, comme étant inspirés des dieux et animés de leur esprit. Ne te semble-t-il pas que nous aurons raison d’appeler exotérique, la connaissance qui nous montre seulement les idées dans les choses et non en elles-mêmes ; et, au contraire, de nommer ésotérique celle qui nous présente les types modèles des choses tels qu’ils sont en eux et par eux-mêmes.

Alexandre.

Celle distinction me parait exacte.

Anselme.

Cependant le producteur ne représentera jamais