Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/66

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disparaître dans un tiers et ne faire qu’un avec lui. Quand cela ne peut avoir lieu, il y a alors opposition absolue. Tu auras un exemple de la première opposition en te représentant deux corps de nature contraire qui peuvent se mélanger et, par là, en produire un troisième.

Un objet dont l’image va se peindre dans un miroir t’offre un exemple de la seconde ; car peux-tu imaginer un tiers dans lequel l’image et l’objet viendraient se confondre ? Et ne sont-ils pas, par cette seule raison que l’un est objet, et l’autre image, nécessairement, éternellement et absolument séparés ?

Lucien.

Sans doute.

Bruno.

Maintenant, à laquelle de ces deux oppositions devra, à ton avis, appartenir le contraire qui existe entre l’unité et la différence ?

Lucien.

Nécessairement à l’opposition absolue, puisque tu la fais consister seulement dans une unité supérieure.