Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/81

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avec l’unité, le limité avec l’illimité, et vice versâ que, par conséquent, ils n’y font qu’un, et s’y trouvent liés l’un à l’autre d’une manière absolue ?

Lucien.

Il en est réellement ainsi.

Bruno.

Mais n’est-il pas évident que l’unité pour la connaissance finie, renferme seulement la possibilité infinie, et que la pluralité, au contraire, contient la réalité des choses ; bien plus, que nous apercevons seulement dans la réalité sans bornes, la possibilité infinie de toute réalité, tandis que nous ne voyons que dans les bornes la réalité de cette même possibilité ; qu’ainsi, le négatif devient positif et le positif négatif ? C’est par cette même raison que ce qui est regardé comme l’essence en toutes choses, c’est-à-dire la substance, ne contient pour la connaissance finie que la simple possibilité d’être, tandis que ce qui n’est qu’une simple modification, ce que nous appelons l’accident, devient la réalité. Ainsi, comparées à l’idée suprême et à la manière dont elles existent dans