Page:Scherer - Alexandre Vinet, 1853.djvu/69

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
— 61 —

légués au sujet de deux questions principales, celle du personnel ou de la composition de l’Église, et celle de l’union de l’Église avec l’État. M. Bauty considérait l’Église comme une institution pédagogique, destinée à christianiser les masses, et il ne voulait d’autre condition que le baptême pour déterminer la qualité de membre de cette institution. Vinet, qui s’était rattaché au projet de la majorité du Conseil d’État, soutenait que l’Église est une société avant d’être une école, et désirait que les membres de cette société fussent appelés à y adhérer explicitement. Il appuyait cette manière de voir sur l’individualisme religieux que l’Évangile a fondé, que le catholicisme a méconnu et qui s’est éclipsé de nouveau après avoir été rétabli par le protestantisme.

Quant aux rapports de l’Église avec l’État, M. Bauty demandait que celle-là fût purement et simplement régie par celui-ci. Vinet rappelait que la question posée à l’Assemblée n’était pas la question des principes ; il ne s’agissait pas de savoir si l’Église devait être unie à l’État, puisque cette union était déjà consacrée dans le canton de Vaud ; il s’agissait uniquement de déterminer les conditions et les effets de l’union. L’orateur ne cachait pas d’ailleurs que les difficultés de ce concordat étaient assez grandes pour faire pencher bien des esprits vers le système de la séparation, et toutefois il déclarait qu’il avait, pour lors, d’autres vues et d’autres vœux[1].

  1. Bulletin de la délégation des classes convoquées par le conseil d’État