Page:Schiller - Le Nécromancien ou le Prince à Venise, tome premier.djvu/125

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à croire s’étaient encore augmentées par mes leçons : il me fut donc aisé de lui persuader tous mes contes ; et à la fin je l’avais si bien nourri d’allégories et enveloppé de mysticité, que tout avait un accès facile chez lui, excepté ce qui était simple et naturel. Je devins l’oracle de toute la maison, et ce succès ne me coûta pas de bien longues peines. Le texte principal de mes leçons était : exaltation de la nature humaine, mon moyen favori ; commerce avec les êtres supérieurs ; et le comte de Gabalis, mon autorité infaillible. La jeune comtesse, qui, depuis la perte de son amant, vivait moins dans le monde réel que dans celui que lui composait son imagination attristée, entra dans