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LE BOUDDHISME AU TIBET

basés probablement sur les ouvrages originaux et les dictionnaires tibétains, mongols et mandchous. Le dictionnaire de Schmidt contient environ 5,000 mots et expressions de plus que celui de Csoma. Des remarques grammaticales plus étendues ont été publiées par Schiefner dans les bulletins de Saint-Pétersbourg, et plus récemment par Foucaux dans sa grammaire tibétaine. En 1845 Schiefner publia la traduction du grand traité tibétain Dsang loun, « le sage et le fou », avec le texte original[1]. Foucaux le suivit avec une traduction du Rgya chher rol pa. En plus de ces publications je dois encore citer les nombreuses et importantes traductions de Schiefner et de Wassiljew.

En le questionnant sur une peinture représentant la déesse Doldjang (voyez page 42), j’obtins du Lama Bouriat Gambojew un extrait du Mani Kamboum, ancien ouvrage historique dont la paternité est attribuée au roi Srongtsan Gampo. Schmidt avait déjà attiré l’attention sur la grande réputation dont jouit cet ouvrage parmi les bouddhistes de la Haute-Asie ; mais il n’eut pas la bonne fortune de se procurer le Mani Kamboum (1829), qui n’est que depuis peu parvenu à Saint-Pétersbourg. Jusqu’à présent nous n’avons qu’un extrait du premier chapitre par Jähring, l’interprète de Pallas. Je donne ici la note rapide de Gombojew sur le contenu général de cet important ouvrage ; quelque courte qu’elle soit, elle pourra du moins fournir une idée de l’un des plus anciens livres historiques de la littérature tibétaine.

ANALYSE DU LIVRE MANI KAMBOUM

Le Mani Kamboum (ce nom a été adouci en Mani-Gamboum), ou littéralement Mani bka boum, a cent mille commandements précieux », contient en douze chapitres un récit très détaillé des contes légendaires sur les mérites de Padmapâni, le propagateur du bouddhisme au Tibet. Il s’y trouve aussi une explication sur l’origine et l’application de la formule sacrée : Om mani padme houm ». Quelques événements historiques y sont ajoutés à propos de Srongtsan Gampo (qui vécut de 617 à 698 av. J.-C.) et ses femmes, ainsi qu’une explication générale des doctrines fondamentales du bouddhisme.

  1. Schefner publia en 1852 des additions et corrections à l’édition de Schmidt.