Page:Schlegel - Œuvres écrites en français, t. 1, éd. Böcking, 1846.djvu/20

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pas encore, et le public en général semble m’avoir oublié. du moins le public allemand ; car je sais que dans plusieurs contrées européennes, et même au-delà de l’Atlantique. mon nom est encore vivant. Il y aurait de l’ingratitude de ma part à ne le pas reconnaître.

Les premiers entre ces écrits (le plus ancien, la Comparaison des deux Phèdres, date de 35 ans) ont été composés pendant une vie de distractions sociales et de voyages, au milieu desquels mon intérêt fut absorbé par les événements décisifs du jour, de sorte que je n’avais ni la tranquillité d’esprit ni le loisir nécessaires pour entreprendre un ouvrage de longue haleine. Les suivants ne sont que des épisodes, des délassements que j’accordais de temps en temps à mes travaux de critique philologique relatifs à l’Inde. Je ne les donne que comme des essais : mais je puis assurer que ces résumés ont été précédés de sérieuses études. Si, malgré cela, ils ne répondent pas à l’attente, l’inconvénient sera moindre à raison de leur peu d’étendue. La variété des matières que j’ai traitées pourra peut-être suppléer à l’insuffisance de l’exécution. J’ai voulu épargner aux connaisseurs qui seraient curieux de lire tel ou tel article, la peine de le chercher au loin, et aider les bibliographes à compléter leur catalogue. En aucun cas il n’y a grand mal à augmenter d’un modeste volume le nombre des livres existants qui se comptent aujourd’hui par millions. Les écrivains de métier qui font crier journellement leur marchandise dans la foire littéraire, deviennent importuns ; mais, en général, les livres de leur nature sont patients, et attendent en silence qu’on les lise.

Il me sera permis de rappeler brièvement les circonstances qui ont occasionné ces écrits et le but immédiat que