Page:Schlegel - Œuvres écrites en français, t. 1, éd. Böcking, 1846.djvu/246

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

un voyage, par un luthérien de la vieille roche, d’exorciser son enfant, parce que cette cérémonie avait été omise lors du baptême. Le théologien en fut un peu embarrassé ; cependant il se tira d’affaire habilement, sans se compromettre avec ses confrères rationalistes. — « Mauvais génie ! dit-il d’un ton solennel, toi qui, au fond n’est rien du tout ! toi, le représentant du néant absolu ! si tu as pris possession de cet enfant, je l’ordonne au nom de N. S. J. C. d’en sortir. Amen ! »

74.

De quel droit les réformateurs ont-ils abrogé l’extrême-onction ? Elle est autorisée par l’épître de saint Jacques. (V, 4.) L’apôtre regarde avec raison l’onction elles prières faites par les anciens de la communauté auprès du malade, comme un remède très-efficace. Souvent l’effet moral produit par ces pieux usages, en relevant le courage abattu d’un homme déjà à l’agonie, a amené sa guérison.

75.

L’histoire des Hébreux est évidemment falsifiée sur beaucoup de points ; mais elle ne l’a guère été pour leur honneur. Le caractère national, en même temps vil et atroce, y est peint en couleurs très-fortes. Les livres historiques de l’Ancien Testament abondent en exemples de brigandage, de trahison, d’assassinat, de rapt et de viol, d’incestes, de vengeances sanguinaires. On peut ajouter foi aux historiens hébraïques, quand ils rapportent ces faits dans toute leur nudité. D’autres fois, quand il s’agit d’infractions faites au droit des gens, ou d’actes de la tyrannie sacerdotale, ils ne se doutent pas qu’il y ait eu