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L’ÉTERNITÉ ET LA CONSOMMATION DES TEMPS.

plus dignement : à la gloire de Dieu et à la religion sainte comme lui qu’il nous a donnée ! Hélas ! nous ne faisons plus guère Ide travail de Romain, lors même que nous y mettons toute notre vie. Une telle œuvre semble d’ailleurs ne pouvoir pas se produire dans une époque qui porte, comme cela est vrai pour la nôtre, la profonde empreinte de l’esprit révolutionnaire. La langue doit évidemment se ressentir de cette misère des temps actuels, et la littérature courante ne le prouve que trop. Mais lorsque nous serons fatigués de nos courses au clocher de la chimère, et que la fatigue de nos excès nous aura fait sentir la sagesse qu’il y a pour les nations de marcher d’un pas calme vers cet idéal de bonheur que leur montrent la religion et la science appuyées l’une sur l’autre, alors le règne de l’autorité morale reviendra, et avec lui cette science de langage qui a pour caractère la vérité de forme et d’expression. Alors aussi sa puissance productrice éclatera de nouveau par des chefs-d’œuvre comme en ont fait les maîtres du passé, et ils les Ont faits avec des vérités qui courent les rues grâce au catéchisme, qui sont devenues des lieux communs, j’oserais le dire, s’il n’était inconvenant d’appliquer ce terme à ce qui est éternellement sublime et éternellement vénérable. En attendant, et comme il est certain que je ne verrai pas ce temps désiré par plusieurs, désirable pour tous, cette époque de régénération sans arrière-pensée, j’ai voulu donner satisfaction à mon cœur brûlant de foi, et proclamer, tant bien que mal, à la face du siècle