Page:Schoelcher, Protestations des citoyens français nègres et mulâtres contre des accusations calomnieuses, De Soye et Cie, 1851.djvu/24

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guerre permanent de la Pointe-à-Pître, et justement indignée des outrages et des imputations odieuses que renferment ces publications, éprouve l’impérieux besoin de protester avec toute l’énergie de la conscience et de l’honneur outragés, contre ces abominables et criminelles qualifications, d’excitateurs au chômage, à la révolte, à l’incendie, à l’extermination de la race européenne, et de les repousser, mais avec le calme et la dignité qui conviennent à une population honnête, dévouée au maintien de l’ordre et de la tranquillité publique.

« Que la France et l’Europe civilisée l’entendent une fois pour toutes : non, les nègres et les mulâtres n’en veulent ni à l’ordre, ni à la propriété, ni à la famille, ni à la race à laquelle les colonies sont redevables des bienfaits de la civilisation dont elles ont le bonheur de jouir au sein du pays régénéré par la liberté ; non, ils ne sont pas des communistes, des missionnaires de doctrines impossibles, du reste inconnues dans nos contrées ; non, ils ne veulent pas s’ériger en dominateurs et, rendre la conciliation impossible, témoin la manière toute pacifique avec laquelle s’est accomplie, aidée de notre concours, la transformation politique et sociale du pays.

« À ces violentes et infâmes diffamations