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Transportons-nous dans le petit salon de la villa ; un salon minuscule et semblable à une bonbonnière de chez Marquis. Marthe de Ryvère, qui vient de rentrer de Paris au reçu d’un télégramme lui adressé par son fils, est debout devant Suzanne étendue sur un canapé. Les deux femmes poursuivent une conversation et Suzanne est très nerveuse.

SUZANNE. — Oh ! cet homme… Cet homme… Il a donc juré de ne plus me laisser une heure de repos !

Mme  de RYVÈRE. — Mais, ce scandale dont tu parles, je ne le connais qu’imparfaitement, par les quelques mots que m’en a dit mon fils, pendant le trajet de la gare à ici. Écoute, ma petite Suzon, tu sais si je t’aime et si je suis capable de te donner à l’occasion un bon conseil… Les bons conseils, crois-moi, ne sont pas à dédaigner. Dis, comment cela arriva ?

SUZANNE. — C’était hier soir, jour de notre thé hebdomadaire. Il y avait ici les invités habituels. Toute la lyre, toute la clique. Toujours les mêmes, tous les amis de mon mari, tous spirituels et galants comme lui. J’étais dans un état d’extraordinaire nervosité. M. de Mimyane avait de nouveau perdu au jeu et, comme chaque fois en pareille occasion, il n’avait trouvé rien de plus