Page:Schoonbroodt - Une petite bourgeoise, 1916.djvu/49

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
47

Émerance. — Vous devez m’embrasser. (Elle tend la joue.)

Pauline. — C’est ça, donnez une baise à Émerance…

Jean s’exécute un peu timidement. Il s’étonne de voir combien soudain Mademoiselle Brayant s’émancipe. Pauline applaudit. Puis la partie se poursuit aussi palpitante d’intérêt.

Passons à la serre, côté des crocheteuses.

Madame Ramelin. — Eh bien, je ne cesse de le répéter, moi, Madame Brayant : votre Émerance est un modèle de chasteté.

Monsieur Brayant (intervenant dans la conversation). — Le lis dans la vallée !… C’est ça tout juste…

Madame Brayant. — Croyez-vous, madame Mélanie, qu’elle n’oserait pas lever les yeux quand il y a un jeune homme. J’ai beau lui dire : Émerance, tâchez donc un peu de vous dégourdir, soyez un peu plus genre anglais… C’est inné. Au contraire, lorsque nous sommes seuls, entre nous, c’est un pinson, un vrai pinson.

Madame Dumortier. — C’est ainsi que je comprends l’éducation des jeunes filles.

Madame Ramelin. — Mademoiselle Pauline n’est pas désagréable non plus.

Madame Brayant. — Elle est même charmante…