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Monsieur Brayant. — Mille francs… Vous lui avez prêté ?

Madame Ramelin (féroce). — Le pauvre bonhomme ! il faisait peine à voir… Être obligé de mendier ainsi, à son âge ; et tout ça, parce qu’on veut faire des airs de grandeur…

Monsieur Brayant. — C’est Madame Brayant qui va en tomber des nues !… Voici votre farine de lin, madame.

Madame Ramelin. — J’ai peut-être fait mal de vous dire ; mais je pensais qu’il vaut mieux d’avertir les amis pour qu’ils se mettent sur leurs gardes… Quand ces gens-là commencent… Inutile de vous recommander le secret, n’est-ce pas ?… Au revoir, Monsieur Brayant… bien des choses à madame… et à mademoiselle…

Monsieur Brayant. — Au revoir, Madame Ramelin.

Vers onze heures, Émerance rentre chez elle par la pharmacie.

Monsieur Brayant (solennel). — Abie ! Émerance, votre mère vous attend au salon.

Émerance (étonnée). — Au salon ?… Est-ce qu’il y aurait du monde ?