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Madame Brayant (bas à sa fille). — Remuez le doigt, Merance.

Madame Dumortier (poursuivant). — Vous vous faisez donc chapeauter chez la bonne faiseuse ?…

Madame Brayant. — Je n’oserais jamais dire le prix à son père. Le pauvre homme pourrait en tomber dans quelque chose… (Bas à sa fille.) Remuez le doigt, Merance !

Et pour la seconde fois, la jeune fille obéissante remue le doigt, tâchant de faire scintiller un petit rubis serti dans un énorme jonc d’or. Enfin, Madame Dumortier s’aperçoit du manège et du bijou.

Madame Dumortier. — Et une bague !… Vous avez une bague ! Oh ! la petite cachottière !… Elle a une bague et elle ne le disait pas… Ah ça, c’est encore un cadeau de votre père ?

Madame Brayant. — Je ne voulais pas encore vous le dire, Madame Dumortier, et j’avais même dit à fifille de cacher sa bague, tant que ce n’était pas encore tout à fait officiel… mais les jeunes filles savent si bien vous trahir… Elles sont beaucoup trop peu discrètes, surtout lorsqu’il s’agit de pareilles choses…

Madame Dumortier (pâlissant affreusement). — Est-ce que ce serait, par hasard… ???

Madame Brayant. — Le bijou des fiançailles, oui,