Page:Schoonbroodt - Une petite bourgeoise, 1916.djvu/96

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parce que vous apprenez qu’un notaire a vendu votre bicoque de maison et qu’un enfant prodigue l’a achetée pour l’offrir à ses bons vieux parents, comme cadeau de Noël…

Madame. — Toi, tu nous… Nicolas !… nous sommes propriétaires !… (À Jean.) C’est avec tes tableaux que tu ?…

Jean. — Mais oui, maman, avec mes tableaux… rien qu’avec mes tableaux…

Madame (naïve). — Alors, ça vaut donc quelque chose ces toiles-là ?…

Jean. — Je ne sais pas ce que cela vaut, mais je viens de vous prouver qu’on arrive à les vendre assez bien à Paris…

Madame. — Jean… tu feras le portrait de ta mère, n’est-ce pas ?…

Jean. — Mais, il est fait, maman…

Madame. — Sans modèle ?

Jean. — De souvenir… J’ai copié mon cœur et tu étais dedans…

Monsieur. — Mélanie, je pense à une chose…

Madame. — À quoi donc, mon homme ?

Monsieur. — Tu vois bien que j’avais raison, hein ?… La bonté, vois-tu… eh bien, on est toujours récompensé d’avoir été vraiment bon…