Page:Schopenhauer - Écrivains et Style, 1905, trad. Dietrich.djvu/119

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dire non le propriétaire de la ménagerie, mais seulement celui qui est dévoré par le lion.

La différence entre coluber et colibri doit être absolument fortuite, ou bien, comme les colibris ne se trouvent qu’en Amérique, nous devrions chercher sa source dans l’histoire primitive de la race humaine. Si différents et même si opposés que soient les deux animaux, puisque le colibri est souvent la proie de la couleuvre, on pourrait néanmoins songer à une substitution, analogue à celle en vertu de laquelle, en espagnol, aceite ne signifie pas vinaigre, mais huile. — Du reste, nous trouvons des concordances encore plus frappantes de maints mots originairement américains avec ceux de l’antiquité européenne, comme entre l’Atlantis de Platon et Aztlan, le vieux nom indigène de Mexico, qui existe encore dans le nom des villes mexicaines Mazatlan et Tomatlan, et entre la haute montagne Sorata dans le Pérou et le Soracte (en italien Sorate) dans l’Apennin.

Nos germanistes actuels (d’après un travail paru dans la Deutsche Vierteljahrsschrift, octobre-décembre 1855) partagent la langue allemande en branches, telles que : 1o  la branche gothique ; 2o  le norois, c’est-à-dire l’islandais, d’où sortent le suédois et le danois ; 3o  le bas-allemand, qui a produit le dialecte bas-allemand moderne et le hollandais ; 4o  le frison ; 5o  l’anglo-saxon ; 6o  le haut-allemand, qui a dû apparaître vers le commencement du viie siècle, et se divise en vieux, moyen et nouveau haut-allemand. L’ensemble de ce système n’est nullement neuf. Il a déjà été exposé par Wachter (Specimen glossarii germanici, Leipzig,