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APRIORITÉ DE LA NOTION DE CAUSALITÉ

celles de même nom, dans l’acception organique du mot, tandis que ce sont celles dans le sens géométrique, comme nous l’avons déjà dit. Car, organiquement, ce sont les deux angles internes et les deux externes des yeux qui correspondent entre eux, et tout le reste à l’avenant ; la vision simple exige, au contraire, la correspondance du côté droit de la rétine droite avec le côté droit de la rétine gauche et ainsi de suite, ainsi que cela ressort incontestablement des phénomènes que nous avons décrits. C’est précisément aussi parce que c’est là un acte intellectuel, que les animaux les plus intelligents seuls, à savoir les mammifères supérieurs, puis les oiseaux de proie, principalement les hiboux, etc., ont les yeux placés de façon à pouvoir diriger les deux axes visuels sur un même point. — 2° L’hypothèse de la confluence ou du croisement partiel des nerfs optiques avant leur entrée dans le cerveau, hypothèse établie par Newton en premier (Optics, querry 15th), est déjà fausse par ce seul motif que dans ce cas la vision double, dans le strabisme, serait impossible ; mais, en outre, Vesale et Cœsalpinus rapportent des cas anatomiques où il n’y avait aucune fusion, aucun contact même des nerfs optiques en ce point, et où les sujets n’en voyaient pas moins simple. Enfin une dernière objection qui s’élève contre ce mélange des impressions, c’est ce fait que, lorsque fermant l’œil, droit, par exemple, on regarde le soleil de l’œil gauche, l’image persistante, résultant ensuite de l’éblouissement, se peindra seulement dans l’œil gauche et jamais dans le droit, et vice versa.

La troisième opération par laquelle l’entendement change