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le monde comme volonté et comme représentation

professe en effet les erreurs les plus grossières sur les principes fondamentaux de la mécanique et de la physique, et cette faute est d’autant moins pardonnable, qu’avant lui déjà les Pythagoriciens et Empédocle étaient sur la bonne voie et avaient enseigné des théories bien supérieures ; Empédocle, comme nous l’atteste Aristote au deuxième livre du De cœlo (c. I, p. 284), avait déjà même conçu l’idée d’une force tangentielle engendrée par la rotation et agissant en sens contraire de la pesanteur ; mais Aristote a de nouveau rejeté cette notion, il en est tout autrement quand Aristote étudie la nature organisée : c’est là son domaine ; et la richesse de ses connaissances, la pénétration de ses remarques, parfois même la profondeur de ses vues nous jettent dans l’étonnement. Ainsi, pour ne citer qu’un exemple, il avait déjà reconnu l’antagonisme qui existé chez les ruminants entre les cornes et les dents de la mâchoire supérieure, et en vertu duquel les unes manquent là ou les autres sont présentes, et inversement (De partib. anim., III, 2). — De là aussi sa juste estime des causes finales.