Page:Schwob - Cœur double, Ollendorff, 1891.djvu/200

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


QUATORZIÈME SIÈCLE — Les routiers


Mérigot Marchès


Nous avions battu le pays d’Auvergne, l’espace de trois mois, sans rien y trouver de bon, parce que la terre est désolée. Il n’y a là que de hautes forêts, où les fougères croissent en travers, aussi loin qu’on peut voir ; et les pâturages sont maigres, si bien que les gens du plat pays font juste assez de fromage pour ce qu’ils peuvent manger ; toutes les bêtes sont décharnées, même les sauvages ; on ne voit de-ci de-là que des oiseaux noirs qui s’abattent en criant sur les rochers rouges. Il y a des endroits où le terrain crève parmi les pierres grises, et les bords du trou semblent teints de sang.

Mais le 12 juillet de cette année (1392), comme nous partions de Saignes, qui est devers Mauriac, pour aller à Arches, nous trouvâmes de la compagnie