Page:Schwob - La Lampe de Psyché, 1906.djvu/140

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III

Et des jours et des nuits se passèrent ; les étoiles se levèrent et se couchèrent ; mais Alain n’avait pas trouvé la sienne.

Il arriva dans un pays dur. L’herbe d’arrière-saison jaunissait tristement sur les longs prés ; les feuilles des vignes rougissaient aux ceps avant la grappe âcre et serrée. Partout de régulières lignes de peupliers parcouraient la plaine. Les collines s’élevaient lentement, coupées de champs pâles, quelquefois avec la tache sombre d’un bosquet de chênes. D’autres, ardues, étaient couronnées d’un cercle d’arbres noirs. Les larges plateaux se hérissaient de masses menaçantes. Le vert indolent d’un groupe de pins y semblait joyeux.