Page:Schwob - La Lampe de Psyché, 1906.djvu/231

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des plaques frustes d’airain bossuées de scories, et sept grandes cruches décolorées au-dessus du foyer. Et de la mère de Marjolaine, une fille pieuse de la campagne, il ne restait rien : car elle avait vendu pour « l’argilier » même son chapelet d’argent.

Marjolaine grandit près de son père, qui portait un tablier vert, dont les mains étaient toujours terreuses et les prunelles injectées de feu. Elle admirait les sept cruches de la cheminée, enduites de fumée, pleines de mystère, semblables à un arc-en-ciel creux et ondulé. Morgiane eût fait sortir de la cruche sanglante un brigand frotté d’huile, avec un sabre couvert par des fleurs de Damas. Dans la cruche orangée, on pouvait, comme Aladdin, trouver des fruits de rubis, des prunes d’améthyste, des cerises de grenat, des coings de topaze, des grappes d’opale, et des baies de diamant. La cruche jaune était remplie de poudre d’or que Camaralzaman avait cachée sous des olives. On voyait un peu une des olives sous le couvercle, et le bord du vase était luisant. La cruche verte devait être fermée par un grand sceau de cuivre, marqué