Page:Schwob - La Lampe de Psyché, 1906.djvu/242

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Cice courut vers la barrière d’osier et l’ouvrit.

Une voiture longue et obscure avançait pesamment. Le bicorne du cocher était éclairé par un rayon rouge. Deux hommes noirs marchaient de chaque côté des chevaux. L’arrière-train de la voiture était bas et oblong comme un cercueil. Une odeur fade flottait dans la brise d’aurore.

Mais Cice ne comprit rien de tout cela. Elle ne voyait qu’une chose : la voiture merveilleuse était là. Le cocher du prince était coiffé d’or. Le coffre lourd était plein des joyaux des noces. Ce parfum terrible et souverain l’enveloppait de royauté. Et Cice tendit les bras en criant :

— Prince, emmenez-moi, emmenez-moi !